Trop de thérapeutes vous invitent à dîner et puis vous disent ce qu’il faut commander. J’invite un patient à un dîner psychothérapeutique et je lui dis: « vous commandez ce que vous voulez.
Autrefois on qualifiait les personnes d’alcooliques. L’alcoolisme était le résultat d’un processus de maladie unitaire primaire, progressif, irréversible et fatal qui affectait tous les buveurs de la même façon. Les clients présentant un problème d’alcool étaient considérés comme dans le déni et résistant au traitement.
Maintenant nous parlons plus souvent d’abus d’alcool ou de la problématique du buveur. L’hypnose amène tout doucement un changement de la mentalité qui a traditionnellement véhiculé des idées pessimistes sur la population des buveurs.
Toutes les personnes désireuses de prendre soin de sa santé, possèdent les ressources et les forces nécessaires pour résoudre leurs propres problèmes.
Il y a de nombreuses formes d’alcoolisme, peut-être autant qu’il y a de sujets qui ont des problèmes avec l’alcool. Ainsi nous avons le sentiment que le traitement proposé ici n’est qu’une des nombreuses stratégies possibles.
L’accent est mis sur la santé mentale par opposition à la maladie mentale. L’intérêt va porter avant tout sur le succès du client face à ses problèmes. Les forces du client, ses ressources ainsi que ses compétences vont être valorisées plutôt que ses manques et ses incapacités. L’hypnothérapeute va rechercher ce qui va bien et étudier comment l’utiliser.
Les séances de traitement sont consacrées à découvrir la réponse du client au problème. Insister sur les attitudes saines nous amène à penser que les clients ont les réponses à leurs problèmes. L’objectif de l’hypnothérapeute est d’obtenir que le client précise les caractères spécifiques de sa solution personnelle.
« L’hypnothérapeute rend service au client en apprenant la façon personnelle qu’à celui-ci de conceptualiser le problème qui le pousse à se faire soigner « (Milton Erickson)
Mais souvent les plaintes que les clients exposent au thérapeute ne sont que le sommet de l’iceberg, ce sont souvent les manifestations superficielles de problèmes sous-jacents plus profonds et plus pathologiques et qui exigeront un traitement plus profond et prolongé.
Les personnes atteintes d’abus d’alcool souffrent d’une dépendance organique à l’ingestion d’alcool. Les cellules de la personne, en particulier les cellules cérébrales, réclament leur dose régulière d’alcool.
Chaque personne a un profil différent selon son environnement social, la quantité et la nature de l’alcool ingéré et surtout sa personnalité. De manière générale, il semble que ces personnes utilisent l’alcool comme un traitement. Pour calmer leur timidité, leur fragilité émotionnelle, leur difficulté à affronter les autres ou les problèmes de la vie, ils ont choisi la fuite dans l’alcool qui procure une démobilisation.
La prise en charge de la personne par l’hypnose est centrée sur :
L’aspect comportemental
L’anxiété
L’état dépressif qui accompagnent généralement l’alcoolisme.
Dès la première consultation, il est primordial de bien connaître la vie quotidienne de la personne.
A quels moments boit-il ? Seul ou entre amis ? Quelle quantité ? Quel type d’alcool ? Ces informations vont nourrir les suggestions thérapeutiques.
Les suggestions sont de nature :
Relaxantes : apaiser l’anxiété, installer la confiance.
Aversives : l’alcool = dégoût, incompatibilité avec l’alcool.
Encourageantes : valoriser et renforcer la décision.
Personnelles : adapter le discours suivant les particularités de chacun.
La fréquence des séances d’hypnose contre l’alcoolisme
Les séances doivent être rapprochées les premières semaines.
Références bibliographiques: « L’alcool, une approche centrée sur la solution » Insoo Kim Berg et Scott D. Miller